STILL ensoleille les pressoirs Rapp's

Attentes : Réduire les coûts d'exploitation tout en améliorant la contribution de l'entreprise à la protection de l'environnement

Solution : Passage progressif d'une flotte de frontaux diesel à une flotte entièrement électrique

Produits : Frontal électrique RX 60

Produisant des jus de fruit et du cidre les pressoirs Rapp's, à Karben en Allemagne, entretiennent depuis toujours des liens très forts... avec le soleil. Ce sont en effet la lumière et la chaleur du soleil qui assurent la maturation de leur matière première naturelle : principalement des fruits de cette région de la Hesse, non loin de Francfort. Maintenant, l'entreprise compte également sur le soleil pour une deuxième raison : la recharge électrique de sa flotte de chariots-élévateurs.

Les sept frontaux nécessaires à la gestion du site sont en train d'être progressivement remplacés, abandonnant la motorisation diesel pour des versions électriques, à l'initiative et à la grande fierté de Klaus-Dieter Kneip, p.d.g. de l'entreprise. « Cinq nouveaux frontaux électriques sont déjà en service chaque jour, sur le terrain » se réjouit le dirigeant de cette filiale du groupe Hassia. « Avec notre nouveau système de recharge photovoltaïque, notre but est d'atteindre, au niveau de notre logistique interne, un bilan environnemental optimal. »

Grâce à une politique d'acquisitions avisée, l'entreprise a su se protéger du rétrécissement de certains de ses marchés et connaît une croissance continue. En janvier, l'acquisition d'une nouvelle marque a ainsi rempli de bouteilles de jus jusque sous les toits les entrepôts de la marque à Kerben. Sur ces toits justement, on trouve environ 3 000 mètres carrés de panneaux photovoltaïques à partir desquels les nouveaux chariots-élévateurs électriques peuvent être rechargés. Mise en place depuis deux ans, cette installation a fait ses preuves.

Ce sont des tests, réalisés par la société mère Hassia depuis 2009, qui ont démontré que le passage à des véhicules électriques permettrait une réduction sensible des consommations d'énergie. Ainsi, Rapp's a calculé que charger et décharger un camion coûtait 3,66 € avec un frontal diesel – contre 2,16 € avec un frontal électrique. L'année précédente, Rapp's avait par exemple consommé 26 400 litres de carburant. « Le site de Karben prévoit à présent une économie annuelle d'au moins 12 000 euros sur ce poste », se réjouit Klaus-Dieter Kneip.

Avec 75 employés et un rayon de clientèle supérieur à 200 km, l'entreprise est profondément implantée dans la région. Désormais, les « ressources naturelles » de l'entreprise ne sont plus seulement les pommes et autres fruits mûris grâce au soleil, mais aussi directement le soleil lui-même, dont l'énergie alimente chaque jour sa flotte de logistique interne.

Néanmoins, même si la rentabilité de cette solution est établie à l'échelle de l'entreprise, l'électromobilité reste encore rare dans les rues environnantes. Les conducteurs de voitures électriques de Karben disposent pourtant de deux bornes de recharge. Hélas, elles sont rarement utilisées du fait que la région compte encore très peu de véhicules électriques en circulation routière.

Il y a deux ans deux acteurs économiques importants du secteur, Friedberger ÖVAG et la compagnie d'électricité de Francfort Mainova ont chacune installé une borne de recharge à Karben. La première est installée devant la piscine municipale dans une partie de la ville dite « le petit Karben », la seconde en face de la mairie. Ces bornes seraient parfois utilisées par des vélos électriques, a déclaré le maire en réponse à une question posée par la conseillère municipale CDU Barbara Büttner. En fait, la plupart du courant est consommé par l'unique voiture électrique fournie à la municipalité par Mainova en même temps que la borne. En 2012, on a ainsi recensé seulement 54 charges complètes effectuées sur la borne de l'hôtel de ville. Cela correspond à une utilisation quotidienne par la ville de sa voiture électrique. Ce mode de circulation 100 % électrique conserve de fait un inconvénient qui explique sans doute sa diffusion limitée : Chaque voiture doit être reconnectée à la borne tous les 150 kilomètres parcourus au maximum.